Je fais dans mon travail de recherche l’hypothèse que les SyAM, en s’appuyant sur une interconnaissance avancée entre les différents maillons, permettraient de trouver une taille et un fonctionnement équilibrés conjuguant les avantages induits par la qualité relationnelle des circuits courts et les performances logistique et économique des circuits longs.

Les objectifs de cette thèse visent à la fois à évaluer les performances effectives notamment économiques de ces SYAM. Ainsi que d’en comprendre le fonctionnement : quels sont les mécanismes de coordination qui permettent à ces circuits de se développer ?

Pour ce faire, j’ai réalisé un travail d’inventaire d’une soixantaine de cas repérés en région Auvergne Rhône Alpes et répondant à cette forme d’organisation nouvelle. L’analyse de ces initiatives a permis d’identifier des axes stratégiques au cœur de ces fonctionnement. 10 cas ont été approfondis afin de décortiquer ces axes et d’évaluer leurs performances. Ces cas couvrent une diversité de produits puisqu’on retrouve : deux circuits autour d’une offre de viande bovine (Eleveurs de Saveurs Iséroises et 100% Charolais du roannais) ; trois circuits de taille variable organisés par la restauration collective (Sodexo avec une de ses cuisines toque et sens, Lezsaisons, et Mangez Bio Isère) ; deux de produits laitiers ( Les yaourts de la filiale les prés rient bio de Danone, ainsi que les glaces Terre Adélice) ; deux autour des produits exotiques que sont le café (Label(le) Brulerie) et le chocolat (A.Morin)), et un autour de la restauration commerciale (Le Grenade).

De l’analyse de ces 10 cas émerge un processus de construction organisationnelle guidé par la recherche d’un équilibrage des rapports de force économiques et sociaux.

Quatre formes d’organisations se dégagent et se répartissent sur un gradient allant de la plus participative à la plus centralisée. Elles se combinent à des outils de contractualisation et de labellisation empruntés aux circuits courts et aux circuits longs.

Concernant la valeur économique, l’analyse des données nuance la performance collective de ces circuits, qui ne sont pas toujours autonomes à ce jour. Mais elle atteste de nouvelles règles de répartition horizontale (au même niveau du système par exemple entre producteurs) et verticale (des producteurs aux consommateurs) de la valeur.